À la base de la science économique se trouve la question fondamentale de la pénurie des ressources. En tant que discipline, l’économie est définie comme la branche des sciences sociales qui traite de l’allocation des ressources limitées entre des fins alternatives. Qu’entendent exactement les économistes par la pénurie des ressources? Quelles sont les implications plus larges de la rareté?
Pour les économistes, la rareté est le problème économique universel. Toute société humaine, qu’il s’agisse d’une société tribale telle que les Aborigènes d’Australie ou d’une société avancée sur les plans économique et technologique comme la France, est confrontée au problème fondamental de la rareté. Cela signifie que, compte tenu des ressources disponibles de la société et du savoir-faire technologique, la somme totale de ce que les gens veulent avoir (en termes de biens et de services) est bien plus grande que ce qu’ils peuvent avoir réellement.
Considérant que les besoins humains sont immenses et, pire encore, insatiables dans un monde de rareté, comment peut-on donc maximiser l’ensemble des biens et services dont les individus d’une société donnée peuvent réellement avoir? Cette question suggère clairement que le problème économique important consiste à «administrer» des ressources limitées pour satisfaire les besoins illimités des humains, avec à la clé quatre implications économiques majeures :
1- Un choix : l’implication la plus évidente de la rareté est la nécessité de choisir. C’est-à-dire que, dans un monde de rareté, nous ne pouvons pas atteindre la satisfaction totale de tous nos besoins matériels. Par conséquent, nous devons faire des choix et fixer des priorités.
2- Un coût d’opportunité : chaque choix que nous faisons a un coût associé; on ne peut pas obtenir plus de quelque chose sans renoncer à autre chose. En d’autres termes, un choix économique implique toujours le sacrifice ou le coût d’opportunité – l’alternative la plus valorisée qui doit être sacrifiée pour atteindre quelque chose ou satisfaire un besoin. Dans un monde de rareté, «il n’y a donc pas de buffet à volonté».
3- L’efficacité : en présence de la rareté, aucun individu ou entreprise ne peut se permettre d’être gaspilleur ou inefficace. L’objectif consiste donc à maximiser les biens et services souhaités qui peuvent être obtenus à partir d’un ensemble donné de ressources. Cet état se produit lorsque les ressources sont utilisées de manière optimale (efficacité productive) et dans les projets les plus rentables (efficacité allocative). En outre, l’efficacité implique que la meilleure technologie disponible soit utilisée.
4- Des mécanismes de régulation : comme on l’a vu plus haut, l’essence de la rareté réside dans le fait que le désir des gens pour les biens et les services dépasse la capacité de la société de les produire à un moment donné. En présence de la rareté, l’attribution et la répartition des ressources entraînent toujours des conflits. Pour résoudre ces conflits d’une manière systématique, un ou plusieurs mécanismes institutionnels doivent être établis. Par exemple, dans les pays capitalistes, le système du marché est utilisé comme principal moyen d’allocation des ressources, alors que dans les pays communistes on utilise le système de rationnement.
A suivre…